Sur le Spartathlon, la logistique est simplifiée du fait qu'il y a un ravitaillement tous les 3 à 4 km, et qu'il est possible de confier autant de sacs que l'on souhaite à l'organisation en les étiquetant avec le N° du CP et le N° de dossard.
Il conviendra donc de courir le plus léger possible et de laisser dans les sacs (ou à son équipe d'assistance) tout ce qui peut être nécessaire en cours de route (changement de tenue pour la nuit par exemple). Inutile aussi de trimballer une grosse quantité d'eau et de nourriture.
I. Equipement
Chaussures
Les chaussures de route utilisées habituellement sur 100 km ou 24 heures conviendront. Il peut être utile si on en a, d'avoir une paire de chaussures de trail pour passer la montagne (que 5 km), surtout en cas de pluie, donc de prévoir une seconde paire de chaussures de route après la montagne. Si on a l'habitude de changer de chaussures sur un 24 heures, prévoir également des sacs pour effectuer un ou deux changements.
Habillement
La tenue de base sera évidemment débardeur ou tee-shirt manches courtes + short ou cuissard.
Penser à avoir une tenue suffisamment chaude surtout si on est frileux (en fonction de la météo) pour la nuit car c'est de nuit que se fait le passage en altitude (1100m): un tee-shirt manches longues, voire un coupe vent est suffisant.
Prévoir aussi le nécessaire en cas de risque de pluie (textile respirant et imperméable) et pour se changer (tee-shirts, chaussettes, ...).
Il est également primordial de protéger sa tête du soleil: casquette ou buff de rigueur sous peine d'insolation. Il peut être utile de prévoir une seconde casquette dans un sac pour le 2ème jour si l'on souhaite courir tête nue la nuit.
Transport liquide, nourriture, et autres
C'est un point primordial pour le confort de course. Le camelbak est à priori à exclure vu la chaleur et l'inutilité de transporter beaucoup de liquide. Le choix ira plutôt vers une ceinture porte bidon (500ml suffisent pour de la boisson énergétique par exemple) ou une simple ceinture banane + un bidon à main, voire d'un seul bidon à main en se servant de la poche du tee-shirt.
La capacité de la ceinture doit être suffisante (sans plus) pour y caser de façon pratique le nécessaire: quelques aliments à grignoter entre les ravitos ou en cas d'hypoglycémie, éventuellement des doses pour boisson énergétique, de la crème anti-frottement, un téléphone portable.
Le poids de la ceinture garnie, bidon rempli, devrait à peine dépasser 1 kg.
Dans tous les cas il faudra être à l'aise avec ce matériel, véritable "bouée de survie" du coureur solitaire, sur de longues durées, donc penser, comme pour tout le reste d'ailleurs, à le tester sur du (très) long.
Eclairage (voir et être vu)
Il est nécessaire de prévoir un sac avec une frontale (avec éventuellement des piles de rechange) déposé au CP correspondant au passage prévu le soir vers 19H. Il ne sera pas nécessaire de l'allumer tout le temps si le ciel est dégagé et que l'éclairage lunaire est suffisant. L'organisation peut prêter des lampes torche à main en cas d'oubli ou de panne.
Comme la route est ouverte à la circulation, il est important pour sa propre sécurité de bien être visible des automobilistes la nuit, donc prévoir des bandes réfléchissantes sur les vêtements utilisés la nuit ou tout autre dispositif.
Divers :
- Crème anti-frottements : En mettre au départ selon son habitude + tubes dans les sacs laissés à l'organisation ou bien un tube sur soi si on est sensible à ce niveau.
- Crème solaire : En mettre au départ + tubes dans les sacs aux CP selon l'heure de passage prévue (par exemple 13H le 1er jour, 8H et 13H le 2ème jour). Se pose la question de la réelle utilité de la crème solaire vu qu'on va rapidement la faire partir en s'aspergeant régulièrement. En mettre tout de même aux point sensibles: nez, oreilles, ...
- Lunettes de soleil : Quasiment indispensables vu la luminosité pour éviter la fatigue oculaire. Prévoir une paire au départ + une paire dans un sac déposé au CP correspondant au passage prévu vers 7H. Penser à déposer également une paire de lunettes de vue normale pour la nuit (au CP prévu vers 19H) si besoin.
- Pense-bête : Si le coureur ne dispose pas d'assistance, il est probable qu'à certains moment, sa lucidité ne sera plus suffisante pour gérer (à chaque CP) une multitude de choses simples: contrôler l'heure (avance, retard), penser à prendre le sac laissé là, s'obliger à manger, ... Un petit pense bête facile à consulter, clair, et concis (par exemple bande de papier plastifiée enroulée et attachée dans une poche de la ceinture afin de ne pas l'oublier à un CP) l'aidera à ne rien oublier et à se situer dans le temps. Pour chaque CP, on pourra noter: l'heure prévue, l'heure limite, la présence d'un sac (éventuellement si obligatoire / facultatif), si il faut s'alimenter. Le verso pourra comporter d'autres informations comme le profil altimétrique.
- Montre / cardio : Une montre basique est suffisante pour contrôler l'écart avec les temps de passage prévus et/ou l'avance sur les barrières horaires vu que les heures de fermetures du CP et du CP suivant sont clairement indiquées sur un panneau.
- Téléphone portable (chargé) : Pas indispensable, les CP sont rapprochés, le risque de se perdre est faible.
- Ceinture porte dossard : Peut-être utile pour fixer le dossard en cas de changement de tenue vestimentaire, mais on peut très bien le fixer à sa ceinture porte-bidon ou à sa ceinture-banane.
II. Equipe d'assistance
L'assistance est optionnelle et n'est autorisée qu'à certains CP (voir liste à la fin de l'article "Parcours et barrières horaires"). Toute assistance est formellement interdite en dehors de ces points (14 au total) sous peine de disqualification immédiate.
L'assistance est évidemment un plus, tant sur le plan logistique (gain de temps: éviter de chercher les sacs déposés, de remplir le bidon, ...) que pour pallier le manque de lucidité (obliger le coureur à bien s'alimenter, à s'hydrater, ...), et également pour le mental (remotiver le coureur, la simple présence de proches aide certains à se surpasser).
Mais en aucun cas une assistance n'est indispensable (sauf peut-être à viser les toutes premières places), tout dépend du mental et de l'auto-discipline du coureur, de son habitude à se débrouiller seul sur une durée de course de 24 heures ou plus (par exemple tourner correctement sur un 24H sans assistance).
Là aussi, les courses de préparations de longue durée vont permettre soit à l'équipe d'assistance de se rôder, soit au coureur de d'arriver à tout gérer seul.
III. Ravitaillements - Temps passé aux CP
Des ravitaillements tant liquides (eau plate, eau gazeuse, Coca Cola, boisson énergétique) que solides (biscuits salés et sucrés, fruits secs, pain, riz au lait, ...) sont disponibles à chaque CP.
La nuit surtout, des boissons chaudes (café, thé, soupe) et des plats chauds (pâtes, riz, ...) sont disponibles à certains CP.
Ces ravitaillements sont assez hétéroclites, car ils dépendent de ce que les bénévoles apportent (pas de gestion centralisée). Les coureurs en fin de peloton auront souvent moins de choix disponible.
Pour ceux ne disposant pas d'assistance, notamment pour les estomacs délicats, il est intéressant de disposer du ravitaillement perso dans des sacs disposés à des points stratégiques de façon à en transporter un minimum sur soi (par exemple doses de sa poudre énergétique favorite), quelques gels, barres énergétiques, ... ou autres douceurs au moins aussi bonnes pour le mental que pour les calories apportées!
Un élément important de la gestion de course est d'estimer le temps passé dans les différents CP afin de ne pas être pris au dépourvu le jour J en ayant calculé des temps de passage sans tenir compte de ces arrêts, générant alors une "sur-vitesse" entre les CP et/ou des ravitaillements bâclés pour tenter de respecter ces temps.
Des arrêts plus ou moins longs sont indispensables pour s'hydrater, humidifier certaines parties du corps, et s'alimenter régulièrement, ainsi que pour les opérations moins fréquentes (changement de tenue jour / nuit), repasser de la crème anti-frottements, de la crème solaire, ...
L'idée est d'être détendu et concentré afin de ne rien oublier, d'aller à l'essentiel sans traîner, mais sans se précipiter pour autant.
Il est souhaitable de mesurer ce temps lors de courses de préparation et nécessaire de tenir compte de ces "temps morts" pour estimer son allure de course effective (hors arrêts).
Concernant le temps passé au différents checkpoints, cette étude de Rune Larsson (en Anglais), basée sur des mesures effectuées lors de l'édition 1997, est assez instructive: "Time spent at refreshment points in the 1997 Spartathlon".
On s'aperçoit que même les plus rapides passent environ 2 heures à l'arrêt sur l'ensemble des 75 CP du parcours, alors que Rune Larsson estime qu'une heure suffit, soit 2 fois moins:
- 50 CP avec seulement 30" d'arrêt pour boire et s"humidifier => 25'
- 20 CP avec 1' d'arrêt pour en plus s'alimenter => 20'
- 5 CP avec 3' d'arrêt pour en plus se changer, "re-noker", ... => 15'
Cela semble correct pour les temps d'arrêt pour hydratation, mais 25 arrêts pour alimentation paraît trop peu, car cela revient à s'alimenter seulement toutes les 1H15 à 1H30. Les autres durées d'arrêt semblent un peu juste, notamment pour des coureurs n'ayant pas d'assistance (il faut souvent chercher sur les tables, baragouiner en anglais quand on est exténué pour demander son sac, ...).
Etablir une "routine" à respecter à chaque CP selon ce qu'on a à y faire évitera les oublis et limitera la perte de temps quand la lucidité diminuera.
Exemple :
- Demander son sac (si on en a laissé là)
- Appliquer la NOK et la crème solaire si nécessaire
- Se changer si nécessaire
- Rendre son sac
- Boire de l'eau plate ou gazeuse
- Recharger son bidon en boisson énergétique si vide ou presque
- S'humidifier en fonction de la chaleur : tremper la casquette, visage, bras, cuisses, mollets
Avec alimentation toutes les 45' environ, 1'30" pour les ravitaillements avec alimentation, et 4' pour les pauses les plus longues, cela fait 1H40 d'arrêts ravitaillement au total:
- 30 CP avec seulement 30" d'arrêt pour boire et s"humidifier => 15'
- 40 CP avec 1'30" d'arrêt pour en plus s'alimenter => 1H00'
- 5 CP avec 5' d'arrêt pour en plus se changer, "re-noker", ... => 25'
Si l'on rajoute 20' (c'est peu) pour diverses pauses non planifiées mais plus que probables: pauses techniques, ôter les cailloux des chaussures, ..., ce sont près de 2 heures pendant lesquelles on ne progresse pas (évidemment davantage en cas de problème important: soucis gastriques, grosse fatigue, soins ampoules, ...), soit environ 5% du temps total en course (si tout se passe bien), ce qui implique donc de courir 5% plus vite que la moyenne "brute" envisagée, c'est loin d'être négligeable...
IV. Sacs à déposer (coureur sans assistance)
La prise en compte des données précédentes suggère où déposer ses sacs en fonction des temps de passages prévus aux différents CP.
Il peut être intéressant de passer le moins de temps possible au CP N°22 (Hellas Can, 1er CP où l'assistance est autorisée) afin d'échapper à la tentation du confort qu'on y trouve et à la compagnie de coureurs en détresse. Par ailleurs ce CP risque d'être un peu saturé et y retrouver son sac prendra davantage de temps que dans un CP plus calme.
Exemple pour un coureur prévoyant environ 34H :
- CP N°18, (Agii Theodori / km 66,3) vers 14H (7H de course) : Nourriture, chaussettes, crème solaire, crème NOK
- CP N°32 (Halkion / km 113,1) vers 20H (13H de course) : Nourriture, tee-shirt manches courtes, tee-shirt manches longues, lunettes de vue, frontale, chaussettes, chaussures route, crème NOK
- CP N°38 -facultatif si frais- (Underground Passage / km 133) vers 23H (16H de course) : Nourriture, tee-shirt manches longues
- CP N°47 (Mountain Base / km 159,3) vers 03H (20H de course) : Nourriture, chaussettes, tee-shirt manches longues, coupe-vent, chaussures trail, crème NOK
- CP N°49 -facultatif si chaussures trail utilisées- (Sangas Village / km 154,3) vers 04H (21H de course) : Chaussettes, chaussures route
- CP N°57 (Zevgolatio Arkadia / km 186) vers 07H30 (24H30 de course) : Nourriture, chaussettes, tee-shirt manches courtes, casquette ou buff, crème solaire, crème NOK
- CP N°66 (Small White Shrine / km 215) vers 12H30 (29H30 de course) : Nourriture, chaussettes, tee-shirt manches courtes, crème solaire, crème NOK
V. Gestion de course
La première chose est de se fixer plus ou moins un objectif chronométrique, même si le but sera souvent uniquement de terminer dans le délai imparti de 36 heures, surtout s'il s'agit d'une première participation.
La table de correspondance 24 heures <=> Spartathlon de la page "Niveau et expérience requis" peut vous y aider. Vous pouvez également vous comparer à des finishers sur des épreuves route (ou trail très roulant genre Grand Raid du Morbihan) de durée de l'ordre de 24 heures.
Comme la course fait environ 150 miles, certains concurrents anglo-saxons découpent le parcours en 3 tronçons de longueur similaire (environ 50 miles):
- CP N°22 (Hellas Can), km 81 (premier CP avec assistance), soit D1 = 81 km
- CP N°49 (Sangas Village), km 164,3 (CP qui suit la "montagne"), soit D2 = 83,3 km
- CP N°75 (Sparta), km 245,3 (arrivée), soit D3 = 81 km
et appliquent une répartition du genre 8H + 10H + 12H (exemple pour un objectif de 30 heures, c'est 4/15e - 5/15e - 6/15e en proportions), ce qui permet de fixer 2 gros objectifs intermédiaires, sauf que cette répartition tient seulement compte de la perte de vitesse liée à la fatigue et pas du profile du parcours.
Pour un coureur en plus de 30 heures, on peut estimer (hors fatigue cumulée), les coefficients suivants par rapport à un tracé plat par météo idéale (le coefficient global du parcours Cp = [Cp1+Cp2+Cp3]/3 étant d'environ 1,1 d'après l'estimation faite dans la partie "Niveau et expérience requis"):
- Le premier tronçon est (relativement) plat mais couru en grande partie sous la chaleur -plus la pollution au départ-. => Cp1 = 1,06
- Le deuxième tronçon est de loin le plus difficile (portions de chemin, sentier de montagne, environ les 2/3 du D+ total), mais couru en majorité dans une atmosphère plus fraîche. => Cp2 = 1,21
- Le dernier tronçon peut, comme le premier, être couru en grande partie sous la chaleur, surtout pour ceux qui arriveront peu avant la limite des 36 heures, mais il est (globalement) descendant. => Cp3 = 1,03
Concernant la fatigue, on peut partir -pour les concurrents dont le temps final est proche de 36 heures- sur une déperdition de vitesse entre le 1er et le 2ème tronçon de l'ordre de celle constatée entre le 1er et le 2ème 12H d'un 24H, puis d'une déperdition du même ordre entre le 2ème et le 3ème tronçon. Pour l'élite, vers 24 heures, la répartition théorique sera plutôt similaire aux 3 x 8 heures d'un 24 heures, mais pour les premiers, l'aspect tactique joue aussi et certains partent sur un rythme très rapide. La météo joue également un rôle important (plus ou moins forte chaleur, orages, ...).
Sur un 24 heures, la répartition du kilométrage 55% / 45% est le signe d'une course maîtrisée, soit en gros: Vitesse moyenne des 12 dernières heures = 0,82 x Vitesse moyenne des 12 premières heures. Soit Cf = 0,82 (plus proche de 0,90 pour l'élite).
On retombe donc à peu près sur la répartition 8 + 10 + 12.
En tenant compte du profil du parcours, on obtient :
T = Cp1*D1/Vc1 + Cp2*D2/(Cf*Vc1) + Cp3*D3/(Cf*Cf*Vc1)
où T est le temps final, D1, D2, et D3 les distances de chaque tronçon, Vc1 la vitesse moyenne du premier tronçon corrigée en fonction du profil.
=> Vc1 = (D1*Cp1 + D2*Cp2/Cf + D3*Cp3/ (Cf*Cf)) / T
=> V1 = Vc1 / Cp1
=> V2 = Cf * Vc1 / Cp2
=> V3 = Cf * Cf * Vc1 / Cp3
En étudiant les temps intermédiaires de 2010, et en prenant les temps de passage aux CP N°22 (Hellas Can, km 81) et N°52 (Nestani, km 172) comme limites des tronçons, soit des tronçons de 81, 91, et 73,3 km, il est possible de comparer les temps de passage effectifs avec les temps théoriques calculés. De plus, on peut déduire le coefficient de fatigue Cf (qui minimise la somme des écarts sur ces 3 tronçons).
Voici quelques exemples de résultats répartis sur l'ensemble du peloton (entre parenthèses le temps calculé par tronçon):
- Yannis Kouros (record, 1984) : 20H25 - 5H32 (5H33) - 8H28 (8H16) - 6H25 (6H36) - Cf=0,86
- Ivan Cudin (1er) : 23H03 - 6H45 (6H38) - 9H00 (9H22) - 7H18 (7H03) - Cf=0,91
- Jan Albert Lantink (2ème) : 23H31 - 6H30 (6H33) - 9H34 (9H32) - 7H27 (7H26) - Cf=0,88
- Jan Prochaska (3ème) : 24H56 - 7H30 (7H21) - 9H57 (10H08) - 7H29 (7H28) - Cf=0,93
- Denis Dupoirieux (6ème) : 27H50 - 7H15 (7H17) - 11H32 (11H15) - 9H03 (9H18) - Cf=0,83
- Patrick Hösl (7ème) : 28H15 - 8H04 (8H03) - 11H25 (11H28) - 8H46 (8H44) - Cf=0,90
- Attila Toth (12ème) : 29H37 - 7H43 (7H45) - 12H27 (11H58) - 9H27 (9H54) - Cf=0,83
- Emily Gelder (14ème, 1ère F) : 30H17 - 7H30 (7H31) - 12H29 (12H12) - 10H18 (10H35) - Cf=0,79
- Masumi Yoshimura (32ème, 2ème F) : 32H33 - 8H45 (8H51) - 13H35 (13H11) - 10H13 (10H31) - Cf=0,86
- Heather Foundling-Hawker (34ème, 3ème F) : 32H43 - 7H20 (7H25) - 14H33 (13H03) - 10H50 (12H15) - Cf=0,73
- Gilles Pallaruelo (36ème) : 32H52 - 8H16 (8H16) - 13H31 (13H15) - 11H05 (11H21) - Cf=0,80
- James Adams (42ème) : 33H25 - 8H35 (8H38) - 14H09 (13H30) - 10H41 (11H17) - Cf=0,82
- John O'Regan (68ème) : 34H14 - 8H35 (8H43) - 15H08 (13H50) - 10H31 (11H41) - Cf=0,81
- Alfred Schippels (114ème, 75 ans) : 35H23 - 8H50 (8H54) - 15H15 (14H16) - 11H18 (12H13) - Cf=0,80
- Adalberto Sabatella (128ème) : 35H50 - 9H15 (9H15) - 15H02 (14H29) - 11H33 (12H06) - Cf=0,82
Il faudrait disposer des temps intermédiaires d'autres années afin de lisser les écarts dus à la météo (fortes pluies vers la mi-course en 2010 par exemple).
On constate tout de même que :
- Sauf cas extrêmes (Heather Foundling-Hawker par exemple semble avoir eu un gros soucis vers la mi-course), cela fonctionne plutôt bien.
- Les plus rapides on effectivement un Cf proche de 0,90. Le 3ème a effectué un départ très prudent qui s'est avéré payant (fort Cf), contrairement au 2ème qui s'est fait doubler par le vainqueur très régulier. Les écarts avec la théorie sont faibles.
- Yannis Kouros est parti vite (comme à son habitude), d'où un mauvais Cf pour son niveau (aurait-il fait encore mieux en partant moins vite?).
- La 2ème F Masumi Yoshimura ainsi que le 8ème Patrick Hösl ont très bien géré leur course (fort Cf à ce niveau, départ prudent), écarts très faibles par rapport aux calculs.
- A l'arrière du peloton, le Cf est effectivement proche de 0,80. En dessous, c'est clairement un départ trop rapide (ou un gros soucis en cours de route). On note que le dernier tronçon est couru relativement plus vite que le second, c'est le pur effet des barrières horaires.
En effectuant les calculs, on obtient pour 3 tronçons délimités par les CP N°22 et 52:
- T = 24H (Cf = 0,90) => 6H50 (11,9 km/h) - 9H45 (9,3 km/h) - 7H25 (9,9 km/h)
- T = 27H (Cf = 0,88) => 7H30 (10,8 km/h) - 11H00 (8,3 km/h) - 8H30 (8,6 km/h)
- T = 30H (Cf = 0,86) => 8H10 (9,9 km/h) - 12H10 (7,5 km/h) - 9H40 (7,6 km/h)
- T = 33H (Cf = 0,84) => 8H45 (9,3 km/h) - 13H20 (6,8 km/h) - 10H55 (6,7 km/h)
- T = 36H (Cf = 0,82) => 9H20 (8,7 km/h) - 14H30 (6,3 km/h) - 12H10 (6,0 km/h)
On peut très bien se baser sur ces valeurs pour extrapoler pour les objectifs de temps intermédiaires, ainsi que les temps de passage à d'autres CP intermédiaires (hors début de course) en tenant compte du profil du parcours et de l'écart avec les barrières horaires.
En comparant les derniers chiffres avec les barrières horaires, on obtient:
- CP 0 - CP N°22 (81 km) : Barrière=16H30 (9H30 - 8,5 km/h) / Calcul=16H20 (9H20 - 8,7 km/h)
- CP N°22 - CP N°52 (91 km) : Barrière=07H30 (15H00 - 6,1 km/h) / Calcul=06H50 (14H30 - 6,3 km/h)
- CP N° 52 - CP N°75 (73,3 km) : Barrière=19H00 (11H30 - 6,4 km/h) / Calcul=19H00 (12H10 - 6,0 km/h)
On remarque immédiatement deux choses :
- La barrière horaire du CP N°22 (km 81) qui paraît très contraignante au premier abord correspond assez précisément à la vitesse théorique (en fait c'est uniquement la vitesse exigée pour les 25 premiers km qui est "aberrante" et nécessitera un ralentissement volontaire pour ceux qui visent "simplement" d'arriver à Sparte).
- La vitesse moyenne demandée pour le 3ème tronçon est plus élevée que pour le 2ème (+0,3 km/h), alors que la déperdition "naturelle" est d'environ 0,3 km/h, soit un écart non négligeable de 0,6 km/h. Ceci est sans doute dû au fait que les calculs ont été fait en proportion des vitesses de l'élite.
On constate alors qu'un coureur flirtant avec les barrières horaires vers la mi-course va devoir accélérer dans le dernier tiers s'il ne veut pas être rattrapé par le bus balai (ce que beaucoup parviennent à faire au vu des temps de passage), alors que la fatigue s'accumule et que la chaleur est de retour...
Il vaudra mieux prendre une avance relativement conséquente sur les barrières horaires lors du 2ème tronçon! Une avance d'un peu moins d'une heure à l'abord du dernier 1/3 de l'épreuve semble suffisante pour gérer sereinement la fin.
Attention : Comme précisé plus haut au niveau du temps passé aux différents CP, il convient de prévoir de 1H20 à 2H00 à l'arrêt en fonction de l'objectif, ce qui donne les temps de course et les moyennes horaires effectives suivantes:
- T = 24H (1H20 d'arrêts) => 6H27 (12,54 km/h) - 9H12 (9,89 km/h) - 7H01 (10,46 km/h)
- T = 27H (1H30 d'arrêts) => 7H06 (11,41 km/h) - 10H21 (8,80 km/h) - 8H03 (9,10 km/h)
- T = 30H (1H40 d'arrêts) => 7H42 (10,52 km/h) - 11H29 (7,93 km/h) - 9H09 (8,01km/h)
- T = 33H (1H50 d'arrêts) => 8H15 (9,81 km/h) - 12H37 (7,22 km/h) - 10H18 (7,12 km/h)
- T = 36H (2H00 d'arrêts) => 8H47 (9,22 km/h) - 13H44 (6,63 km/h) - 11H29 (6,38 km/h)
Revenons à la contrainte du départ rapide sur les 25 premiers km. La moyenne requise est de plus de 10 km/h sur cette partie initiale. Si l'on se réfère à la moyenne horaire calculée pour la section CP 0 - CP N°22, tous les coureurs visant plus de 30 heures au final seront nécessairement en sur-vitesse et devront ensuite décélérer progressivement jusqu'au km 40 (CP N°10) à partir duquel les moyennes des barrières deviennent inférieures à leur vitesse de croisière prévue pour cette section. Il est important de bien digérer ces 10' à 20' "gagnées" en partant plus vite, au prix s'il le faut d'un ralentissement temporaire, voire d'arrêts aux ravitaillements suivants un peu plus marqués surtout s'il fait très chaud.
Il est important de faire SA course dès le coup de pistolet sans s'occuper des autres concurrents (hormis le cas où il convient de porter secours à un coureur en détresse évidemment). C'est notamment le cas au départ où il faut partir suffisamment vite puisque les barrières horaires l'exigent, mais sans s'emballer tout de même.
Tous ces temps de passage sont donnés à titre purement indicatif. Il conviendra de lâcher un peu de lest sans arrière pensée en cas de surchauffe ou autre difficulté passagère, et éventuellement de prendre un peu d'avance, notamment une fois la chaleur retombée, si tous les voyants sont au vert mais sans excès d'enthousiasme prématuré à ce niveau de la course.
La courbe de distribution des arrivants est assez parlante: c'est une demi-gaussienne. En effet, la moitié de droite manquante correspond aux concurrents ayant abandonnés (pile 50% de finishers en 2011).
La courbe de distribution des arrivants est assez parlante: c'est une demi-gaussienne. En effet, la moitié de droite manquante correspond aux concurrents ayant abandonnés (pile 50% de finishers en 2011).
Distribution des arrivants du Spartathlon 2011 heure par heure |
Références :
- Conseils de Jean-Benoît Jaouen sur le forum ADDM
- Conseils de Rune Larsson (en Anglais)
- Le Spartathlon - Histoire
- Le Spartathlon - Parcours et barrières horaires
- Le Spartathlon - Niveau et expérience requis
- Le Spartathlon - Préparation spécifique
- Le Spartathlon - Logistique et gestion de course
- Le Spartathlon - Meilleures performances / Finishers notoires
- Le Spartathlon - Comparatif avec la Badwater et l'UTMB
- Le Spartathlon - Ultra marathons "cousins"
Waouhh !. Beau boulot. Dossier encore une fois complet et solide. Mais il faut bien tout ça car cette course ne peut pas être courue à l'improviste !
RépondreSupprimerUn vrai passionné comme je les aime et respecte !
Portes-toi bien
tu écris une vraie bible pour cette course, bravo
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